sorry, boys
Dialogues sur un pacte secret entre 12 tetes coupées
Librement inspiré d’un fait divers survenus à Gloucester, Massachusetts
L’HISTOIRE
Tout a commencé par des rumeurs qui circulaient dans les couloirs du lyçée de Gloucester.
18 jeunes filles élèves du lycée étaient enceintes – un nombre quatre fois supérieur à la moyenne – et pour un bon nombre d’entre elles cela ne semblait pas avoir été un accident.
L’histoire ensuite s’est repandue dans toute la ville: certaines jeunes filles auraient planifié ensemble leurs grossesses – comme un pacte secret – afin de pouvoir élever leurs enfants ensemble dans une communauté composée exclusivement de femmes.
Lorsque le directeur du lycée en parle à un journal national, une véritable tempete médiatique éclate et la vie privée de ces 18 jeunes filles devient un scandale qui embarrasse toute la communauté de Gloucester.
Des journalistes de tous les pays, de l’Autralie à la Grande-Bretagne, du Brésil au Japon, envahissent la petite ville avec pour objectif de trouver une explication à ce pacte troublant.
Mais les journalistes repartent les mains vides car l’entière communauté, bouleversée par l’idée que la vie sexuelle de leurs propres filles devienne le sujet de potins de tous les talks shows du monde entier, se réfugie dans le silence le plus abolu.
Le film The Gloucester 18 est un documentaire qui donne la parole à ces jeunes filles loin des projecteurs et du sensationnel.
Et une d’entre elles confessa avoir voulu créer un petit monde nouveau et une nouvelle famille tout à elle, après avoir assisté à un terrible féminicide. Cette découverte a été pour moi comme un signal d’alarme.
LES RESSOURCES POUR NOURRIR MON TRAVAIL
J’ai continué à chercher des informations sur Gloucester pour comprendre dans quel contexte social avait pu prendre racine un pacte si bouleversant. J’ai trouvé un autre documentaire intitulé Breaking our silence dans lequel le chef de la police de Gloucester révèle qu’il ne se passe littéralement pas une journée sans qu’il n’y ait un signalement de violence domestique (violence infligée par les hommes) dans les familles du coin.
Les chiffres qu’il fournit sont impressionnants : 380 coups de téléphone pour violence domestique dans l’année (plus d’un appel par jour) et 179 arrestations – le tout dans une ville de 30000 habitants.
Mais ce qui est le plus intéressant c’est que le documentaire raconte comment cette situation a poussé 500 hommes à organiser une marche dans les rues de la ville pour sensibiliser la communauté à ce problème. « Hommes contre la violence » se sont-ils ainsi définis.
Durant les interviews, nombre d’entre eux racontèrent leur besoin de se mobiliser en première personne, conscients du fait que la violence masculine est un problème des femmes (qui inévitablement la subissent) mais que seulement les hommes peuvent vraiment le résoudre en changeant la culture masculine dominante qui continue à causer des tragédies.
L’idée à la base de Sorry, boys est qu’à Gloucester, le lien entre le pacte des 18 jeunes filles et la marche des hommes n’est pas seulement une coincidence mais que le modèle de masculinité que la société impose aux hommes est aussi à prendre en considération.
LES TÊTES COUPÉES
Dans l’obscurité de la scène, deux alignements de têtes coupées. Accrochées.
D’un coté, les adultes. Les parents, le directeur du lycée, l’infirmière de l’école. De l’autre, les jeunes garçons, pères adolescents.
Ils sont tous accrochés comme des trophées de chasse, tous cloués les épaules au mur par des événements face auxquels ils se sont retrouvés totalement impréparés.
Ils pourront faire l’effort de comprendre les raisons de ce pacte de maternité entre adolescentes mais resteront toujours les épaules clouées au mur.
Tout comme les têtes de la série We are beautiful que le jeune photographe Antoine Barbot a réalisée durant son stage au studio Erwin Olaf et qui a été le point de départ pour m’inspirer et imaginer l’apparat scénique de Sorry, boys.
LES RESISTANCES FEMININES
Sorry, boys est la troisième étape du projet sur les résistances feminines
TOURNÉE
PHOTOS
photos de Alessandro Sala/Cesuralab pour Centrale Fies
credits
De et avec : Marta Cuscunà
Conception et réalisation des tetes coupées : Paola Villani
Assistant réalisateur : Marco Rogante
Création lumière : Claudio “Poldo” Parrino
Création son : Alessandro Sdrigotti
Animation graphique : Andrea Pizzalis
Création graphique : Andrea Ravieli
Coproduction : Centrale Fies
Avec la participation financière de : Provincia Autonoma di Trento, Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo
Avec le soutien de Operaestate Festival, Centro Servizi Culturali Santa Chiara, Comune di San Vito al Tagliamento Assessorato ai beni e alle attività culturali, Ente Regionale Teatrale del Friuli Venezia Giulia
Diffusion France : Jean-François Mathieu
Têtes inspirées par : Eva Fontana, Ornela Marcon, Anna Quinz, Monica Akihary, Giacomo Raffaelli, Jacopo Cont, Andrea Pizzalis, Christian Ferlaino, Pierpaolo Ferlaino, Filippo pippogeek Miserocchi, Filippo Bertolini, Davide Amato
Remerciements à Andrea Ravieli, Lucia Leo, Roberto Segalla et aux filles & garçons du Gender and Sexuality Group du Collegio del Mondo Unito dell’Adriatico
Marta Cuscunà fait partie du projet Fies Factory.
Durée : 75 minutes
Nous signalons que le spectacle est caractérisé par l’utilisation explicite de références à connotation sexuelle.
Bibliographie
The Gloucester 18. The Realities of Teen Pregnancy, di John Michael Williams
Breaking Our Silence. Gloucester Men Speak Out Against Domestic Abuse, di Susan Steiner, William Greenbaum, Henry Ferrini
The bro code: how contemporary culture creates sexist men, di Thomas Keith
Boys to Men? di Frederick Marx
Generation M. Misogyny in Media & Culture, di Thomas Keith
Tough Guise. Violence, Media & the Crisis in Masculinity, di Sut Jhally
Price of Pleasure. Pornography, Sexuality & Relationships, di Chyng Sun & Miguel Picker
Pornland. How the Porn Industry has Hijacked Our Sexuality, di Gail Dines
Sext Up Kids. How Children are Becoming Hypersexualized, di Maureen Palmer
What a Girl Wants, di Matthew Buzzell, Elizabeth Massie, Jacob Bricca
PRESSE
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